
FILLES DE LA TERRE

C'était au mois de juin, une retraite entre femmes, une promesse de voyage en terre du féminin sacré... Une expérience intense, authentique, et magique.
Trois jours pour se couper du reste du monde. Trois jours dans un camp Tipi situé à Caille. Trois jours pour partir à sa rencontre, se connecter à soi-même, à son esprit, à son corps et à son âme. Trois jour pour s'offrir une parenthèse, vivre une aventure fabuleuse, se retrouver face à soi-même, se poser les bonnes questions, écouter son coeur et s'éveiller. Trois jours d'aventure entourée du regard doux et généreux des autres participantes.
Nous sommes parties à la rencontre de nous-même encadrée par de merveilleuses femmes. Chacune d'elle a illuminé une part de notre féminin. En pleine nature, nous nous sommes blotties au coeur de foret pour y puiser la force de la terre. Nous nous sommes nourries de la beauté, de l'ambiance et de la magie du lieu. Je ressens encore la chaleur des rayons du soleil transperçant les feuilles qui dansaient au dessus de nos têtes. Entre confiance et appréhension, entre assurance et questionnement, nous nous sommes abandonnées à l'expérience.
Ces ateliers nous ont guidé vers l'exploration de toutes nos facettes de femme. Quelle libération de s'autoriser à être soi, véritable et authentique, de reprendre contact avec son enfant intérieur, celui là même que nous faisons taire au quotidien. Tour à tour, la connexion avec notre femme divine, intuitive, créatrice, amour et sauvage, nous a offert la possibilité de mieux nous connaitre, de comprendre nos réactions émotionnelles, d'accepter certaines de nos parts d'ombres, de se libérer de nos blessures et se sentir vivante et vibrante. Avec douceur ou avec rage, dans les cris ou les chuchotements, dans les larmes ou avec le sourire les mots sont sortis, les mots ont jaillis inondant la montagne sacrée tout autour de nous.
A la tombée de la nuit, sous un ciel bleu marine et à la lueur de la lune, nous prenions place autour du brasier. Ces scènes résonnent encore en moi, je nous revois, placées en cercle, les yeux rivés sur les flammes, je ressens toujours ce combat intérieur pour affronter le feu, l'émergence de nos peurs qui remplissaient l'espace. Le soir, il y avait les chants, les voix se mêlant les unes aux autres et les corps virevoltants autour du bûcher. Le soir, il y avait le son du tambour, le rythme hypnotique, les battements du coeur qui s'accélèrent, les yeux qui se ferment, les mouvements qui prennent possessions du corps. Le soir, il y avait cette union, cette force, cette puissance qui émanait du groupe.
Lors de cette retraite, le mot "sororité" s'est revelé à moi. S'exposer, se livrer, faire tomber le masque devant des inconnues n'est pas chose simple dans la vie de tous les jours, pourtant, la-bas, c'était limpide, fluide, il suffisait de lever le regard pour sentir la bienveillance, l'amour, la tolérance, l'empathie.
Aujourd'hui, je souhaite à chaque femme de vivre une expérience aussi forte, de prendre du temps pour elle, de mettre à jour sa vulnérabilité, de se reconnecter à son essence profonde et d'apprivoiser toutes les parties de son être. J'invite chaque femme sur le chemin de la connaissance d'elle-même à franchir le pas, à vivre une retraite spirituelle, à oser aller vers elle, à suivre son intuition, à transcender ses blessures, à sortir des conditionnements et reprendre possession de son pouvoir de femme.


























Un extrait des mots sortis quelques jours seulement après mon retour à la réalité.
"Me laisser surprendre.
Me laisser porter.
Accepter ma vulnérabilité.
Accepter celle que je suis.
Mes manques.
Mes absences.
Mon histoire.
Ce rejet de moi et de mon corps.
Ces années oubliées.
Ces souvenirs effacés.
Le son hypnotique du tambour m'aura ouvert la porte de mon inconscient et offert le début de la libération.
Je venais aussi chercher des forces, du courage. Celui d'oser. D'être soi. Je laisse les semaines à venir définir si cette lueur que j'ai sentie naître en moi m'illumine totalement.
Vous toutes, vos regards, vos sourires, vos larmes, vos mains sur moi, votre tendresse, vos cris, vos espoirs et vos blessures, vous toutes avez joué une rôle dans cette parenthèse hors du temps.
Aller à la rencontre de soi, c'est ce que j'ai fait pendant ces trois jours. La souffrance fait partie du chemin et je suis sur le chemin.
C'est avec les yeux pleins de larmes que je vous écris et vous remercie pour ce moment de partage et de bienveillance.
Il y aura un avant et un après toi, Emmanuelle et un avant et un après cette retraite."